
Les géants du numérique devront s’assurer que leur IA générative reflète les valeurs socialistes du pays.
Surprise par l’intérêt mondial suscité par ChatGPT, la Chine a pris très vite des mesures radicales pour gérer les services d’intelligence artificielle générative.
Le régulateur chinois du cyberespace (CAC) a l’intention de « promouvoir le développement sain et l’application normalisé de l’intelligence artificielle normative ». À cette fin, il a dévoilé, le 11 avril dernier, un projet d’encadrement de ces services.
Le reflet des valeurs fondamentales
Avant toute mise en service public de ces nouveaux produits, les autorités exigent une validation préalable. Le CAC pourra demander aux sociétés de partager certaines informations concernant les données utilisées lors des entraînements de leur IA.
Le régulateur vérifiera, notamment, que ces services reflètent « les valeurs socialistes fondamentales » et ne contiennent pas « d’éléments relatifs à la subversion du pouvoir de l’État », précise le projet de réglementation.
Ces intelligences artificielles ne devront pas véhiculer d’informations qui menaceraient le pouvoir de l’État ou inciteraient à diviser le pays. En outre, il est interdit de créer de « la propagande terroriste ou extrémiste » ou de « la haine raciale ».
« Si un contenu inapproprié est généré par leurs plateformes, les entreprises doivent mettre à jour la technologie dans un délai de trois mois afin d’empêcher qu’un contenu similaire ne soit à nouveau généré », a déclaré le régulateur chinois du cyberespace (CAC) dans un communiqué.
L’utilisation d’algorithmes à des fin de concurrence déloyale ou de perturbation de « l’ordre économique et économique » est prohibé.
Pas de pseudo pour les utilisateurs
De plus, les produits fonctionnant avec de l’intelligence artificielle générative devront « solliciter une inspection de sécurité ».
Leurs données de formation et leurs algorithmes devront prévenir de la discrimination. Les fournisseurs exigeront des utilisateurs de soumettre leurs véritables identités et des informations connexes bien précises.
Si elles ne se conforment pas à cette nouvelle réglementation, les entreprises seront condamnées à des amendes et leurs services seront suspendus.
Pékin n’en est pas à son coup d’essai en termes de régulation du numérique. Le pouvoir chinois a même plutôt l’habitude.
En 2022, les autorités avaient demandé aux réseaux sociaux de dévoiler leurs algorithmes, secret pour tant bien gardé jusque-là par les géants de l’internet.
À lire aussi : La Chine, dictature 2.0
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