
La traque aux faux avis sur internet s’amplifie. La DGCCRF s’apprête à utiliser un nouvel outil pour les détecter.
L’importance de l’e-réputation pour les entrepreneurs n’est plus à démontrer. 80% des consommateurs sont influencés par les avis laissés en ligne sur les produits ou les services en vente, d’après une étude Ifop réalisée en 2021 pour le compte de Guest Suite.
C’est dans ce cadre et mieux pour lutter contre les notes et avis frauduleux que la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) va procurer à ses enquêteurs un outil supplémentaire.
Que dit la loi ?
Publier de faux avis sur internet est puni par l’article L111-7-2 du Code du commerce en vigueur depuis 2016. Sont notamment considérés comme des faux avis :
- Le fait de rédiger un avis vantant tes produits et/ou services en te faisant passer par un consommateur ;
- Le fait de diffuser ou faire diffuser par une autre personne des faux avis ;
- Le fait de modifier les avis des consommateurs ;
- Le fait de supprimer des avis négatifs, en intégralité ou en partie ;
- Le fait de traiter de manière différente des avis
Malgré cet encadrement légal, il a fallu attendre le 1er octobre 2021 pour que la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) inflige une première amende de 30 000 euros pour publication de faux avis par une entreprise.
Il faut dire qu’en pratique, il n’est pas toujours simple de faire le tri.
Un traitement plus fin
Pour accélérer la lutte contre ces faux avis, la DGCCRF a donc décidé d’équiper ses enquêteurs d’un nouvel outil.
Encore en phase de beta-testing, ce polygraphe exploite les textes des commentaires, des réponses et des modifications éventuelles, les data de connexion, l’ajout et la suppression de comptes, etc.
Outres ces éléments, cet outil récupère des données sur la plateforme en question comme le site, le numéro de téléphone, la localisation et sur le contributeur telles que le nom ou pseudo, l’identifiant sur la plateforme, l’URL de la page.
Bon à savoir : La DGCCRF souhaite conserver ces données durant six mois. |
L’étape du Conseil constitutionnel
La dernière étape consiste à « la visualisation des résultats sous forme d’une interface à destination des enquêteurs », précise le Ministère de la transformation et de la fonction publique.
À retenir : Les internautes visés par les services de la DGCCRF ne pourront pas s’opposer aux traitements de leurs données. |
Ce dispositif doit encore être validé par le Conseil constitutionnel pour être réellement mis en œuvre.
Or, l’exploitation des avis en ligne par ce polygraphe pourrait permettre à l’administration d’élaborer un profil personnel des internautes auteurs.
Les Sages vont devoir vérifier si ces données ne sont pas trop personnelles ou sensibles pour être récoltées comme il est envisagé.
À lire aussi : La protection des données, un enjeu international
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