
Entre plaintes en justice et sanctions de la DGCCRF, les consommateurs sont au cœur de la régulation des activités des influenceurs.
Lundi 23 janvier, deux plaintes ont été déposées contre Marc Blata et Nadé Blata dans le cadre de deux actions collectives visant la promotion, sur les réseaux sociaux, de produits de NFT et de trading, considérés comme des arnaques.
Le collectif Aide aux victimes d’influenceurs (AVI) a récolté des centaines de témoignages de personnes. C’est la première fois que des influenceurs sont visés par des plaintes pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance. D’autres pourraient suivre à l’avenir.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) n’hésite plus, non plus, à sanctionner ces professionnels, comme en témoigne un rapport publié hier.
Vérifier les mentions légales des sites vendeurs
Depuis 2021, les services de la DGCCRF ont contrôlé une soixante d’influenceurs et agences. Six professionnels sur dix ne respectaient les droits des consommateurs.
Les arnaques les plus fréquentes ? La promotion illégale de compléments alimentaires, de programmes minceurs et de cosmétiques. Les services de trading et de paris en ligne sont aussi très souvent l’occasion de trompeur leurs communautés.
« Dans les cas les plus graves certains influenceurs ont réalisé des opérations de promotions non autorisées, comme celle de l’utilisation du compte de formation professionnelle (CPF) pour récupérer des espèces ou des cadeaux, et donc détourner de l’argent dédié à la formation, ou celle d’injections à visée esthétique par des esthéticiens et des non professionnels de santé, pratique qui n’est pas dénuée de risque pour la santé », dénonce la DGCRRF, dans un rapport publié le 23 janvier.
Rappelons qu’en France il est interdit de faire la promotion auprès du grand public d’un médicament prescrit sur ordonnance. Les influenceurs, non professionnels de santé, généralement le savent et essayent de détourner l’interdiction.
Cependant, s’ils utilisent le terme « médicament » ou qu’ils laissent entendre le produit pourrait guérir d’un mal ou réduire un symptôme, ils s’exposent à des sanctions pour pratiques commerciales trompeuses.
Dans tous les cas, avant d’acheter un produit mis en avant par un influenceur sur Instagram, Snapchat ou YouTube, il est nécessaire de vérifier que le site de e-commerce précise l’identité du vendeur et ses coordonnées dans ses mentions légales.
À retenir : Si vous avez le moindre doute sur les produits promus par un influenceur, vous pouvez laisser un signalement sur la plateforme SignalConso. |
Des promotions opaques
Plus globalement, ces professionnels ignorent encore trop souvent les règles relatives à la transparence du caractère commercial de leurs publications.
Tous les influenceurs que vous suivez sur les réseaux sociaux sont obligés de préciser que leur story ou leur post est sponsorisé par une marque. Les mentions « sponsorisé », « publicité » ou « partenariat » doivent être explicites afin d’informer qu’il s’agit d’un placement de produit.
S’ils ne le font pas, ils pourraient se rendre coupable de pratiques commerciales trompeuses. Ce délit est puni de deux ans d’emprisonnement et jusqu’à 300 000 euros d’amende.
Bon à savoir : Le ministère de l’Economie a lancé une consultation publique pour établir un code de bonne conduite des influenceurs. Vous pouvez y répondre en cliquant ici jusqu'au 31 janvier. |
À lire aussi : Influenceurs, une nécessaire réglementation
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