Le recul de l’état de droit en Hongrie inquiète de plus en plus

L’organisme de recherche américain, Freedom House, pointe du doigt la détérioration de l’état de droit en Hongrie, dans un rapport publié hier.

Selon l’organisme de recherche américain Freedom House, la démocratie s’est détériorée l’année dernière en Hongrie.

Le pays dirigé par Victor Orban obtient un « score démocratique » de 43% contre 45% l’année dernière, faisant de lui l’État de l’est le moins démocratique à l’exception de la Russie.

Le rapport publié le 24 mai compare la chute de la Hongrie à celle de la Pologne, soulignant le « mépris du parti au pouvoir pour la démocratie libérale ».

Pour établir un tel constat, Freedom House a pris en compte la tenu des dernières élections législatives et l’équilibre entre les pouvoirs.

La conduite de ces élections a été entachée d’ « irrégularités, d’abus des ressources administratives et de désinformations », dénonce le rapport. L’organisme de recherche signale aussi « l’intolérance croissante du régime d’Orban pour les voix dissidentes ».

Freedom House n’est pas le seul à s’inquiéter depuis longtemps de la corruption et du recul l’état de droit en Hongrie.

Le bras de fer avec l’Union européenne

Depuis sa réélection en 2010, le premier ministre hongrois a progressivement réduit les équilibres entre les pouvoirs politiques et judiciaires et le poids des médias.

Au point qu’en décembre 2022, le Conseil de l’Europe a décidé de suspendre les 6,3 milliards d’aides prévues dans le cadre du budget européen 2021-2027.

Le pouvoir hongrois avait, pourtant, présenté dix-sept mesures pour rentrer dans les bonnes grâces de l’Union européenne.

La création d’une autorité indépendante était prévue pour mieux contrôler l’utilisation des fonds européens. Les citoyens hongrois auraient pu porter plainte devant les tribunaux s’ils estiment que le parquet a arbitrairement mis fin à une enquête pour corruption.

Le processus législatif devrait aussi être revu afin de garantir une plus grande transparence. 

Face au scepticisme du Conseil de l’UE et au gel des fonds européens, Viktor Orban a poursuivi sa politique d’extrême-droite.

Au début de l’année, il a opposé son veto à une loi anti-LGBTQ+, ce qui a conduit les gouvernements des 15 États membres de l’UE d’intenter une action en justice.

Plus récemment, le gouvernement hongrois a bloqué l’initiative des ministères des affaires étrangères de l’UE d’allouer 5000 millions d’euros supplémentaires pour soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe.

À lire aussi : La Hongrie réforme la justice contre des fonds européens 

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