Aux États-Unis, les entreprises du numérique s’arrachent les profils étrangers les plus qualifiés en détournant le système de demandes du précieux visa H-1B.
« Billet d’or » pour les étrangers voulant travailler aux États-Unis car il ouvre la voie à la résidence permanente, le visa H-1B attire l’attention des services de la citoyenneté et de l’immigration.
Chargée de son attribution, l’agence fédérale a remarqué une explosion des demandes cette année. Une dizaine d’entreprises aurait contourné la loi pour multiplier leurs chances de recrutements.
Multiplier les chances d’obtention
Depuis sa création en 1990, le visa H-1B est le moyen principal pour les entreprises américaines de recruter des travailleurs étrangers hautement diplômés.
À la différence des autres visas, c’est à l’entreprise de faire la demande pour son futur salarié. Il est attribué après un tirage au sort dans la limite des quotas fixés par le gouvernement américain.
Pour faciliter les traitements des demandes, les services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis ont, en 2021, mis un place un système d’enregistrement électronique.
Ce système sera aujourd’hui détourné par des entreprises s’arrachant des profils hautement qualifiés dans le secteur du numérique. Des sociétés de la tech s’accorderaient entre elles pour essayer d’obtenir le précieux visa H-1B nécessaire pour faire venir les profils qualifiés depuis l’étranger.
Une dizaine d’entre elles saturent les demandes en soumettant le nom du même candidat afin qu’il soit plus susceptible d’être tirés au sort. « Le grand nombre d’enregistrements – beaucoup plus important que les années précédentes – a soulevé de sérieuses inquiétudes quant au fait que certains pourraient avoir tenté d’obtenir un avantage injuste en travaillant ensemble pour soumettre plusieurs enregistrements au nom du même bénéficiaire », a déclaré le service américain de l’immigration dans un communiqué de presse.
Bon à savoir : La demande de visa H-1B, en 2022, a atteint un record de 781 000 inscriptions pour 85 000 places. |
S’échanger les salariés
Cette pratique de demandes multiples pour une seule personne n’est en soi pas illégale, rappelle l’agence fédérale. Cependant, les entreprises concernées doivent attester qu’elles sont dans la capacité de proposer un véritable emploi au candidat.
Or, certaines organisations, une fois le visa décroché, envoient rapidement le nouveau salarié faire de la sous-traitance ou le licencie afin qu’il puisse changer d’employeur.
Cet accord d’échanges des profils étrangers les plus recherchés entre entreprises s’apparente à de la fraude.
Une enquête est en cours pour déterminer si un tel détournement du système a bien eu lieu préviennent les services de la citoyenneté et de l’immigration américains.
À lire aussi : Régularisation par le travail, ce qui prévoient les autres pays
Articles sur le même thème
Le recul de l’état de droit en Hongrie inquiète de plus en plus
L’organisme de recherche américain, Freedom House, pointe du doigt la détérioration de l’état de droit en Hongrie dans un rapport publié hier.
Affaire Ed Sheeran, en quoi consiste le plagiat musical ?
Le roi de la pop anglaise Ed Sheeran est poursuivi à New York pour avoir plagié une chanson de Marvin Gaye. Une nouvelle affaire caractéristique de la création musicale.
Que signifie l’inculpation de Donald Trump ?
Premier ex-président américain à être inculpé dans une affaire pénale, Donald Trump s’est présenté hier au tribunal de Manhattan pour connaître les charges retenues contre lui.