Les conditions de rémunération d’un salarié doivent être rédigées en français, même lorsque toute l’entreprise travaille dans une autre langue, énonce la Cour de cassation.
Une entreprise est libre de travailler dans la langue de son choix et de l’imposer à ses salariés, à condition de rédiger certains documents en français, rappelle la Cour de cassation dans un arrêt rendu le mercredi 7 juin.
Alors qu’il était parfaitement bilingue et travaillait uniquement en anglais, un cadre commercial a contesté les conditions de ses objectifs et de sa rémunération fixés par un contrat rédigé en anglais.
La langue d’exercice de son métier étant l’anglais et l’entreprise la branche française d’une multinational américaine, il avait semblé normal à l’organisation de rédiger tous les documents en anglais. La cour d’appel a suivi le même raisonnement.
Pourtant, le Code de travail précise bien, dans son article L.1321-6 que « tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire pour l’exécution de son travail doit être rédigé en français ». C’est le cas, par exemple, du règlement intérieur de l’entreprise et du contrat de travail.
Bien comprendre le calcul de sa rémunération
Pour la première fois, la Cour de cassation précise que les documents fixant la rémunération d’un salarié entrent dans cette catégorie.
Que le salarié comprenne ou non l’anglais n’entre pas en ligne de compte. Les conditions de sa rémunération doivent être rédigés en français.
Dans cette affaire, les juges de la haute juridiction judiciaire ont estimé que le commercial ne pouvait pas tenir compte des détails du document de fixation d’objectifs qui permettait le calcul de ses commissions, puisqu’il était rédigé en anglais et qu’il n’est pas sensé le comprendre.
Bon à retenir : Cette obligation de rédiger en français certains documents ne s’appliquent pas à ceux reçus de l’étranger ou destinés à l’étranger. |
À lire aussi : Recrutement, de nouvelles informations à fournir au salarié
Articles sur le même thème
Les congés payés sont acquis, même en arrêt maladie
Dans une série d’arrêts rendus le 13 septembre, la Cour de cassation affirme qu’un salarié en arrêt maladie continue d’acquérir des jours de congés, sans limite de temps.
La rupture conventionnelle, plus chère pour l’employeur
La rupture conventionnelle coûte plus cher à l’employeur dès ce 1er septembre. Voici la nouvelle version de cette séparation amiable.
Réforme des retraites, pouvez-vous bénéficier de la clause de sauvegarde ?
La clause de sauvegarde pour les carrières longues est au coeur d’un bras de fer entre la CGT et la Caisse nationale d’assurance vieillesse. Voici en quoi elle consiste.