
La question de l’indemnisation des travailleurs de la Coupe du Monde 2022 s’invite au 73e congrès de la Fifa qui s’ouvre ce jeudi.
Le 73e congrès de la Fédération internationale de football (Fifa) débute ce jeudi, au Rwanda, avec en toile de fond le respect des droits humains et l’indemnisation des travailleurs de la Coupe du monde 2022.
Le sujet n’est pas nouveau, mais la pression juridique s’accentue sur l’instance.
Un discours politique rassurant
Le 13 octobre dernier, la Fifa s’était dit intéressée par la mise en œuvre d’un fonds d’indemnisation des victimes d’accidents du travail sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar.
« Il est important d’essayer de voir que quiconque ayant subi une blessure en raison de sa participation à la Coupe du monde, cela soit en quelque sorte réparé », a déclaré son secrétaire général adjoint, Alasdair Bell devant les parlementaires du Conseil de l’Europe, lors d’une audition sur la protection des droits des travailleurs au Qatar. « Ce n’est pas la chose la plus simple à mettre en place, cela demande de la réflexion », a-t-il poursuivi. « Cela nécessite une structure, des règles et une gouvernance », mais « c’est certainement quelque chose que nous souhaitons faire progresser », a-t-il ajouté.
Ces bonnes paroles restées lettre morte, onze fédérations européennes de football ont décidé d’accentuer la pression sur la Fifa, lors de ce premier congrès post Coupe du monde.
Sous l’impulsion de la Fédération de Norvège de football, dix autres fédérations européennes exigent de discuter des réparations en cas de violations des droits humains.
Dans sa proposition, qui sera discutée ce 16 mars, la fédération de Norvège exige clairement « une discussion au sujet des responsabilités de la FIFA en matière de réparation en lien avec la Coupe du Monde 2022 au Qatar ».
Un rapport public est également réclamé pour établir « dans quelle mesure lesdites obligations ont été remplies et, si tel n’est pas le cas, comment elles peuvent l’être ».
Un faible levier juridique
Cette pression interne des fédérations européennes rejoint une vaste campagne lancée par Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains.
Ces dernières ont remis hier au président de la Fifa, une pétition signée par un million de personnes réparties dans 190 pays. « Concrètement, nous proposons un plan et un calendrier pour dédommager les victimes », explique le responsable justice économique et sociale d'Amnesty International, Steve Cockburn, dans un communiqué.
La proposition norvégienne et cette pétition n’obligent en rien la Fédération internationale de football de mettre en place une potentielle indemnisation. Tout est une question de vote interne à la fédération, au fonctionnement politique assez complexe.
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