L’arbitrage au secours de Gaston Lagaffe

Gaston Lagaffe va pouvoir retrouver une jeunesse grâce à un arbitrage respectant les droits des éditions Dupuis et de l’héritière du dessinateur Franquin. 

Les fans de Gaston Lagaffe vont (m’) enfin pouvoir se réjouir. Le plus grand paresseux de la rédaction du Journal de Spirou fera son grand retour dans un album inédit crée par le dessinateur canadien Delaf.

L’arbitrage entre les éditions Dupuis et Isabelle Franquin, l’héritière du dessinateur Franquin, était attendu depuis septembre 2022.

Un droit moral inaliénable

Marc Delafontaine, de son vrai nom, avait accepté de relever le défi de ce 22e opus intitulé Le retour de Lagaffe, lors du Festival d’Angoulême de 2022. Refusant que le personnage star de son père revive sous les traits d’un autre dessinateur, Isabelle Franquin avait saisi la justice belge.

Au nom d’un « droit moral inaliénable », elle avait obtenu en procédure accélérée la suspension de la publication des premières planches dans Le Journal de Spirou.

Propriétaire des droits patrimoniaux de Gaston, c’est-à-dire en droit belge le droit de reproduire la star le plus paresseux du Journal de Spirou et de créer des produits dérivés, les éditions Dupuis ne partageaient pas ce point de vue.

Les deux parties de la vie de Gaston ont donc décidé de se tourner vers un arbitre indépendant pour trouver une solution.

Bon à savoir : Les éditions Dupuis sont propriétaires des droits patrimoniaux des personnages de Franquin depuis le rachat de la société Marsu Productions, en 2013, avec laquelle le dessinateur avait conclu un accord de cession en 1992.

Une protection éthique et artistique

Dans une décision rendue le 31 mai, l’arbitre clarifie les rôles de chacun.

Isabelle Franquin pourra demander aux éditions Dupuis des modifications aux futures aventures de Gaston Lagaffe pour des motifs éthiques et artistiques. Par exemple, si une planche est mal dessinée, ne représente pas correctement l’univers de Gaston ou est contraire à la philosophie du personnage, les albums ne pourront pas être publiés en l’état.

Les éditions Dupuis sont tenues de prendre en compte ses remarques. « Son accord est indispensable pour toute nouvelle création, en ce compris sur le choix de l’auteur », insiste l’arbitre dans un communiqué de presse.

Cet arbitrage a repris les grands principes d’un système, issu d’un accord conclu entre les parties en 2016, s’appliquant aux produits dérivés des personnages de Franquin.

Néanmoins, ces principes ne s’exercent pas au prochain album  Le retour de Lagaffe ,objet du litige. L’arbitre précise que l’édition et la commercialisation de cet album, tel qu’il a été dessiné par Delaf pour une publication en 2022, est licite. Isabelle Franquin ne peut y opposer aucune modification artistique ou éthique.

La date de sortie n’est pas encore connue, il va falloir encore patienter un peu (fddff).

À lire aussi : Gaston Lagaffe, entre droit moral et patrimoine

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